Brillante hellĂ©niste, acadĂ©micienne, Jacqueline de Romilly semble a priori une intellectuelle un peu intimidante. Il nâen est rien dans ce petit livre oĂč, perdue dans la contemplation des objets, elle se laisse aller Ă ses âsouvenir et rĂȘveriesâ. On ne peut quâĂȘtre charmĂ© par la sĂ©rĂ©nitĂ© de cette trĂšs vieille dame devant lâimminence et lâinĂ©luctabilitĂ© de sa propre mort, par son Ă©merveillement pour les choses de la vie, la poĂ©sie, la littĂ©rature, les ĂȘtres. Le plus touchant de ces rĂ©vĂ©lations est lâaveu de la passion sans ambiguĂŻtĂ© quâelle a Ă©prouvĂ©e pour des hommes exceptionnels qui lâont aidĂ©e Ă se construire, lâadmiration et lâidĂ©alisme dictant ses sentiments.
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Câest Ă la fois lĂ©ger, grave, Ă©mouvant (on pense Ă Laisse flotter les rubans, NB dĂ©cembre 1999). Et surtout Ă©crit dans cette langue aisĂ©e, fluide, lumineuse Ă laquelle elle nous a habituĂ©s et que lâĂąge nâaltĂšre aucunement.