Les roses fauves

MARTINEZ Carole

Une romancière s’installe dans un village breton à la recherche de son héroïne. Elle y rencontre Lola, jeune femme introvertie, emplie de petits rituels qui la rassurent. Lola, qui est aussi boiteuse, ne vit que pour et par son jardin. Dans sa vieille armoire battent des cœurs de tissu emplis de secrets de femmes, de petits papiers enfouis puis cousus, et dont les filles héritaient à la mort de leur mère. L’un d’entre eux va changer sa vie.

Carole Martinez (La terre qui penche, Les Notes septembre 2015) renoue avec le mystère du conte et les douleurs muettes où, pétale après pétale, la vie d’une aïeule s’épanouit puis se fane à la lecture de ses secrets. La romancière y pénètre comme dans un pèlerinage, de son écriture sertie de poésie. Elle raconte l’intime et mêle la boue des tranchées aux amours contrariées d’un poilu et d’une jolie boiteuse. Ce roman singulier, qui aborde l’abnégation des femmes soumises aux traditions, sait aussi faire sourire avec son chœur de vieilles qui commentent leur jeunesse et ruminent la vie des autres. Une narration qui s’égare joliment au carrefour des vivants et des morts et dont les mots dansent sur une histoire où le bonheur rime avec les fleurs. (Maje et S.D.)