En 1631, en pleine Guerre de Trente ans, Pierre Palurme, peintre de Lunéville, revient d’un séjour d’étude à Florence. Devenu presque aveugle, vieillissant, il découvre qu’en son absence il a été ruiné par l’évêque et que son apprenti, Thomas, a survécu misérablement. Celui-ci, heureusement, est pris en charge par le grand peintre Georges de la Tour, encore lunévillois, dont le soutien bourru, mais fidèle et efficace, sera précieux pour Palurme et son jeune protégé. Thomas peut ainsi préparer une oeuvre de maîtrise prometteuse, mais qui surprend par une technique anticipant le fauvisme. Ce premier tome annonce une suite, dont il faut espérer qu’elle procurera le même plaisir. La touche flamande du récit n’a rien d’étonnant, l’auteur étant belge. Les personnages sont hauts en couleur, certains même truculents. Le style alerte et enjoué, parfois patoisant, souligne les moeurs du temps. Il y a de l’amour, aussi. En prime, on est amené à réfléchir sur la création artistique. Un bien agréable roman.
Les rouges portes de Lorraine (Le roman fauve ; 1)
ADAMEK André-Marcel