Les Sacrifiés

MORILLOT Juliette

En 1954, à Whitechapel, dans le Connecticut, un vieil homme sans histoire est délibérément renversé par le conducteur d’une voiture. Sa femme, Ethel, n’est guère bavarde, mais ses filles, très émues, évoquent leurs souvenirs, plus ou moins précis. Elles retrouvent un article de presse de 1911 relatant le procès d’une jeune Anglaise, leur mère, condamnée à mort à Kuala Lumpur pour le meurtre de son amant et graciée par le sultan. Une surprise qui éclaire d’un jour nouveau la personnalité d’Ethel. À partir d’un fait divers véridique, qui a inspiré Somerset Maugham en son temps, Juliette Morillot (Les orchidées rouges de Shanghai, NB juin 2001) imagine la vie mouvementée de cette jolie femme égocentrique, manipulatrice, séductrice patentée, marquée dès sa naissance par le mensonge. D’incessants allers et retours entre passé et présent, de la Malaisie à Londres, au Canada, aux États-Unis, en Argentine, donnent un peu le tournis ; chaque chapitre apporte sa contribution à la vérité. Fort heureusement, ce récit mélodramatique est écrit d’une plume alerte, avec des évocations réussies de la vie des colons en Malaisie.