À Wollaing, petite ville proche de Béthune, où tout le monde se connaît, la fermeture d’une usine de sidérurgie il y a trente ans a laissé des traces. Les conséquences du chômage ont ouvert la porte à des prêteurs musclés et le trafic de drogue est omniprésent. Lorsque l’on découvre dans un terrain vague le corps d’une adolescente héroïnomane, les recherches se dirigent très vite vers ce réseau financier. Mais de nouvelles victimes confirment Erik Buchmeyer, commandant de police placardisé pour anticonformisme, dans son idée première : il faut creuser dans le passé pour extirper les racines du mal. Voici un roman policier bien ficelé. Emmanuel Grand (Terminus Belz, NB mars 2014) prend pour toile de fond le climat social d’une friche industrielle du Nord de la France, en butte à une misère sans nom après la fermeture des usines dans les années quatre-vingt. Les personnages sont bien campés et l’auteur a une approche assez délicate de la vie de ces laissés-pour-compte. La lecture est facile malgré quelques scènes d’une rare violence. Le rythme est soutenu et la tension monte jusqu’aux dernières pages. Un bon moment de lecture. (C.M. et S.L.)
Les salauds devront payer
GRAND Emmanuel