Au début du XVIIe siècle, dans le chaos de la Guerre de Trente ans, des bandes de brigands se constituent partout en Allemagne. Les Sans-Visages sont de ceux là. Menés par un mystérieux capitaine à tête de loup, ils cachent leurs visages derrière des masques lugubres. Alors qu’ils sont poursuivis par une cavalerie ennemie, ils trouvent refuge dans un pays coupé du monde, au-delà d’un défilé, apparemment inaccessible. Ils découvrent un paradis préservé, dont la paix est perturbée par l’arrivée de ces terribles mercenaires… L’imaginaire créé par Kas et Dubois est saisissant, tout en contraste entre les flammes et l’horreur de la guerre, et l’éden bucolique du pays caché. Le récit décrit la rencontre de ces deux mondes, et le lent et fragile apprivoisement de la force par la grâce, les mercenaires finissant par s’adoucir au contact de leurs hôtes. La portée symbolique de l’histoire est plutôt convaincante, servie par un dessin d’une grande maîtrise, tant pour les mouvements des personnages que les paysages, et les ambiances de couleur. On regrettera cependant que l’ensemble soit alourdi par les nombreux méandres du scénario, et la surcharge graphique de certaines pages. Il est dommage de peiner à parvenir au bout… (A.J. et A.D.)
Les sans-visages
DUBOIS Pierre, KAS