Les secrets de l’isoloir

GARRIGOU Alain

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Difficile d’imaginer aujourd’hui que les premiers scrutins au suffrage universel (masculin) eurent lieu en France à partir de 1848, sans isoloir ni enveloppe et que l’électeur remettait son bulletin au président du bureau de vote, seul habilité à l’introduire dans l’urne. Ce « vote secret en public » permettait fraudes et pressions sur de nouveaux électeurs que les notables ne jugeaient pas aptes à exercer leur droit de manière éclairée. En France, il faudra attendre 1913, tant sont grandes les réticences à l’encontre de ce « cabanon », de cette « alcôve » et autres sobriquets dont on l’affubla.

Selon le principe de Troisième culture, nouvelle collection consacrée aux sciences humaines, l’auteur, professeur de sciences politiques à Paris X Nanterre, part de l’histoire de cet objet emblématique du vote citoyen pour retracer, à travers l’organisation matérielle du scrutin, l’émergence d’un vote autonome, libéré de l’influence des puissants. Le vote électronique qui menace le rituel de la consultation relance aujourd’hui le débat, en conclusion de cette mise en perspective historique portée par une écriture vivante, égayée de savoureuses anecdotes jusque dans le lexique final. Pour tous, adolescents et adultes.