Lâunification de lâItalie donne son sens aux Ă©vĂ©nements que raconte ce roman. En 1863 en Calabre, le âbrigandâ Evangelista Boccadoro mĂšne, au nom des paysans spoliĂ©s, la rĂ©volte contre les PiĂ©montais en mĂȘme temps quâil exerce une vengeance personnelle Ă lâencontre dâune famille noble. ChargĂ© de lâapprĂ©hender, le major Albertis forme un escadron volant et poursuit le bandit Ă travers le royaume des Deux-Siciles. Une mission difficile quâil mĂšne Ă bien, au prix de nombreuses pertes.
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LâintĂ©rĂȘt historique est faible et lĂ nâest visiblement pas le propos de lâauteur. Alors ? Une dĂ©nonciation de la barbarie des hommes tous camps confondus ? Si câest le cas la dĂ©monstration est rĂ©ussie, frisant parfois lâinsoutenable. Imputables aux rebelles ou Ă la troupe, les exactions ne manquent pas. Viols, mutilations, empalements, crucifixions sont dĂ©crits par le menu en une longue et sordide Ă©numĂ©ration. Une longueur qui sâĂ©tend dâailleurs Ă tout le rĂ©cit, nuisant au souffle Ă©pique et romanesque et Ă la part belle du roman quâon pressent seulement par moments. La jeune mariĂ©e juive (NB aoĂ»t-septembre 2007) avait dĂ©jĂ déçu. Lâart sied mieux Ă Luigi Guarnieri dont la plume maĂźtrisĂ©e nous avait enchantĂ©s dans La double vie de Vermeer (NB mai 2006).