Cartable sur le dos, une petite fille quitte la route qui mĂšne Ă lâĂ©cole pour partir sur les sentiers parcourus avec celui qui lui a tout appris : Ă reconnaĂźtre les fleurs, Ă©couter le bruit de la riviĂšre, se nourrir de fruits sauvages, siffler comme les oiseaux. Une colĂšre gronde, un sentiment dâinjustice que lâenfant apaise volontairement, ne voulant garder que le bonheur des souvenirs.  Parfois le coeur est trop lourd pour prendre le chemin de lâĂ©cole. Lâenvie est la plus forte de partir sur les traces de celui qui a accompagnĂ© son enfance. Si lâon comprend assez vite que la fillette Ă©prouve le besoin de revivre les moments vĂ©cus dans la nature avec un proche disparu, ce nâest quâau moment oĂč la tristesse des parents rejoint celle de leur fille que la mort du grand-pĂšre est clairement Ă©voquĂ©e. La prĂ©sence imaginaire dâun monde sauvage, ours, renard, lynx puis de plus en plus apprivoisĂ©, oiseaux, grenouilles, semble suivre le passage de la violence du choc, de la colĂšre Ă un temps plus serein. Les couleurs de lâautomne et le trait soutenu des pastels font Ă©cho Ă lâĂ©preuve traversĂ©e. (A.-M.R.)
Les sentiers perdus
DEMASSE-POTTIER Stéphanie, PONCET Mathilde