Les sept secondes de l’arc-en-ciel.

ODIER Daniel

&

 

Amoureux de beauté, de sexe et de musique, l’Adorateur (la soixantaine, belles rides et visage expressif) a choisi de rejoindre Saint-Pétersbourg en bus. Il va y enregistrer « l’abyssale sonate pour alto et violon de Chostakovitch ». À côté de lui s’assied Séléné, une très jeune femme peintre. Intensité du moment, anticipation de plaisirs futurs, une lame de fond submerge l’Adorateur. Ils vont vivre une passion intense, fusion incandescente, jeux érotiques complaisamment décrits que nourrit leur art à tous deux. Ils se fuient, se retrouvent. Séléné, secrète, fantasque, distille une cruauté raffinée à laquelle se sont brûlés ceux qui l’ont approchée. L’Adorateur est fasciné, “prêt à mourir d’amour”.

 

Clichés et références culturelles alourdissent un propos au sexe omniprésent. Ces ébats, cette recherche frénétique de jouissance lassent, épuisent ou écoeurent. L’écriture est inventive, ô combien ! La musique, seule, adoucit un peu ce jeu pervers. Sous le pseudonyme de Delacorta, l’auteur avait écrit Diva (N.B. juin 1985) dont Jean-Jacques Beinex tira un film.