Ah ! cette boule d’angoisse qui l’étouffe… Cécile Renan ne connaît pas le simple bonheur de vivre. Pourtant c’est une actrice adulée, riche, belle, raffinée, intelligente, fiancée à un sublime Grand d’Espagne. Au lendemain de la visite nocturne (onirique ? réelle ? voluptueuse en tous cas) d’un urgentiste iranien, elle se sent déliée, respire. Le retrouver. Les bonbons qu’il lui a laissés la conduisent chez un épicier iranien dont la famille chaleureuse est trop heureuse d’aider la vedette : les événements se précipitent, elle accepte de l’accueillir. De là à partir en Iran, il n’y a qu’un pas.
Épisodes et personnages se bousculent. L’épicier, sa femme marathonienne, le fils, futur président de la République, les comparses plus ou moins douteux, tous ont le charme de l’exotisme et le parler fleuri de l’Orient. Aux derniers chapitres, à Téhéran, le propos s’élève ; les réflexions de l’héroïne s’approfondissent, la visite de la ville se déroule comme un tapis. Après Elle joue (NB novembre 2012), Nahal Tajadod, iranienne de naissance, fait partager l’amour de son pays dans ce roman peu vraisemblable certes, mais amusant, érudit et cocasse avec son déroulement gentiment attendu. (M.W. et M.S.-A.)