Les singes et la lune

OLIVE Guillaume, ZHIHONG He

Une tribu de singes vit paisiblement, quand le plus jeune décide de s’aventurer un soir aux confins de la forêt. Il découvre un étang aux eaux calmes, mais dans lequel, stupéfaction, la lune semble s’être engloutie. Tout chamboulé, il va alerter le vieux sage de la troupe, et tous partent voir le phénomène. S’accrochant les uns aux autres, ils forment les maillons d’une chaîne qui se disloque et tombe à l’eau en tentant d’attraper le disque lunaire.  « Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt » dit l’adage. Ce conte chinois illustre tant la vanité que le leurre des apparences. D’une nature impalpable, nimbée de halos de brume, émergent des singes hébétés à la face rosée. Un joli travail d’aquarelles traite le sujet avec douceur. La montagne décline ses strates comme les veines d’une agate cornaline. Les fleurs laissent éclater leurs corolles dans une gerbe de camaïeux. D’autres ponctuent d’un trait de pinceau délicat les branches d’un cerisier. (M.-C.D.)