1967 : dans la demeure familiale attenante à l’ancienne abbaye de Wyken dans le Suffolk, Maisie, treize ans, observe sa famille. Elle vit dans un monde à elle, peuplé de fantômes et s’entretient avec les nonnes d’autrefois. Avec ses soeurs aînées, les belles Julia et Finn, elle pose pour Lucas, un jeune peintre que celles-ci ont connu avec Dan, d’ascendance tzigane, à Cambridge. Vingt ans plus tard, alors que le tableau des trois jeunes filles doit être exposé, Dan, publiciste déchu, toujours hanté par la chute de Maisie qui l’a plongée dans le coma, narre ses retrouvailles avec ses anciens amis. En épilogue, les bouleversements liés à son retour sont évoqués par Julia.
Aux antipodes d’un récit linéaire, et pour cette raison parfois difficile à suivre, cette histoire vue par trois des personnages principaux mêle très subtilement passé et présent. Liaisons et amours déçues, non-dits et ressentiments, poids du vécu, importance de l’appartenance sociale, drames et omniprésence de la mort dessinent et éclairent la psychologie des protagonistes qui est remarquablement rendue. Un roman dégageant un pouvoir d’évocation indéniable.