Les soldats de papier

Officier de réserve et psychologue, Geoffroy est envoyé en octobre 1992 à Coëtquidan où des appelés semblent se volatiliser – disparitions aussitôt qualifiées de désertions. Sa mission délicate est de sonder le moral des troupes sans envisager d’hypothèse qui ternirait la réputation de l’armée. Or son frère, militaire, a disparu onze ans plus tôt dans des circonstances analogues, et Geoffroy est bien décidé à découvrir la vérité. Un tueur en série doublé d’un sadique, selon quelques indices effrayants… Il se heurte à deux sous-officiers chargés de le seconder, mais qui lui mettent des bâtons dans les roues et même le menacent. Après Le jour où tu dois mourir (NB juin 2011), Marc Charuel, photographe, journaliste, publie un deuxième thriller tout aussi efficace. Le récit, dont le style alerte et familier colle à la personnalité spontanée du narrateur, est entrecoupé d’oppressantes scènes de viol et de torture. L’armée française, où se côtoient des soldats de papier – ceux qui n’ont aucune vocation – et des brutes, mais aussi des hommes courageux, est peinte sans manichéisme. Inspirée par l’affaire des disparus de Mourmelon, sur fond de guerre en Yougoslavie, l’intrigue rebondit et ménage le suspense jusqu’à la dernière page.