Les soupirs du vent

Au Québec, l’hiver est rude en cette année 1939 et la jolie Marie-Hermine vient de perdre un bébé à la naissance alors que son mari Toshan, le beau métis, s’engage dans l’armée canadienne pour se battre en Europe. Elle se réfugie auprès de ses parents avec ses trois autres enfants, sa belle-mère d’ascendance indienne et la demi-soeur de Toshan qui est douée du mystérieux pouvoir de se dédoubler. La famille a hérité de lourds secrets, dûs à des filiations cachées, des viols jamais avoués, des vengeances qui se perpétuent de génération en génération. Dans une atmosphère de froidure, de glace et de vent, Marie-Bernadette Dupuy poursuit sa saga québécoise (L’orpheline des neiges, NB février 2011), toujours aussi attachante. Elle prend avec énergie la défense des Indiens, célèbre l’entraide qui permet de supporter la rudesse de la vie dans un petit village perdu. Malgré les peines et les sous-entendus, la vie familiale s’y déroule avec harmonie sous la houlette de parents aimants et responsables. Une lecture sympathique, à l’écriture un peu lente, adaptée au rythme des traîneaux glissant sur la neige gelée.