Ils se rencontrèrent par hasard. Zampini (le narrateur lettré) fuyait la police italienne, Vitteaux, jeune cadet noble spolié, fourbissait furieusement ses armes pour se venger. Ainsi naquit un compagnonnage apparemment mal assorti que les aventures communes soudèrent de 1560 à 1583. Les guerres de religion ravageaient alors la France. Religieuses à l’origine, elles servaient souvent de prétexte aux nobles pour régler leurs querelles politiques ou familiales, sans morale ni honneur. Les troupes de mercenaires, supportant mille misères pour une vie de ripailles, vivaient sur l’habitant, détruisant les villes, saccageant les campagnes. Les paysans subissaient vols, viols, maladies, famine. Une incontestable érudition nourrit ce récit. Dans ses précédents romans (Cf. Rue de la Femme-sans-Tête, NB novembre 2000), l’auteur restituait l’atmosphère d’une ville. Ici, il fait revivre un pays tout entier à travers une série d’aventures extrêmement variées, parfois rocambolesques (poursuites, combats, emprisonnements, évasions, amours…). Sans développement inutile, chaque détail relance l’action sur un rythme haletant qui finit par essouffler le lecteur malgré de réjouissantes et inventives formules.
Les Spadassins
EVETTE Jean-Baptiste