Pascal Klein, galeriste spécialisé dans l’art contemporain, se rend à Tokyo avec l’ardent espoir de récupérer enfin une toile de Chagall appartenant à son père et volée par les nazis. À Paris, il étudie les archives d’un riche excentrique du XXe siècle, qui accumulait des oeuvres d’art dans des caisses. Il voit en lui l’ancêtre de l’art conceptuel. Dans cette double recherche, du tableau disparu, à l’origine de la vocation de peintre de son père, et des traces d’une vie énigmatique oubliée, il espère trouver le remède à sa propre frustration de fils mal-aimé et d’artiste manqué.
L’auteur (Le réprouvé, NB novembre 2010) poursuit une oeuvre ambitieuse par ses multiples facettes. L’histoire d’un collectionneur bizarre vient interrompre brutalement impressions japonaises et réflexions sur l’art contemporain. Puis le livre retrouve son unité et le lecteur comprend peu à peu les liens mystérieux qui unissent les obsessions du héros. Au fil des rencontres, les dialogues qui explicitent motivations et démarches manquent parfois de naturel, mais l’écriture reste toujours élégante. Le dénouement inattendu et émouvant de ce roman exigeant ouvre une large voie à la méditation.