Les Thermes du Paradis

Adèle et son amie Leila « font dans les morts ». L’une dirige une « pompe », autrement dit une entreprise de pompes funèbres, et l’autre est thanatopractice, à savoir maquilleuse de morts. Pas particulièrement jolie, contrairement à sa soeur, Adèle manque totalement de confiance en elle. Le jour de ses trente ans elle tombe folle amoureuse de Léo un beau Noir, trapéziste virtuose devenu aveugle. Quitté par la ravissante Clara, dresseuse de phoques, il s’est reconverti dans le massage. Mais Clara revient… N’était le côté macabre et peu affriolant du métier de ces demoiselles, propre à refroidir l’ardeur des prétendants et décrit avec quelques détails assez réalistes, l’histoire aurait tout d’une bluette. Akli Tadjer (La meilleure façon d’aimer, NB mars 2012) joue de ce contraste qui introduit la comédie dans un contexte où des sujets tels que le handicap, la différence d’origines, la résilience courageuse ou l’abnégation d’un amour sincère sont abordés avec sensibilité mais une certaine mièvrerie. Tendre ironie, amitié indéfectible, fâcheries vite oubliées émaillent le parcours de ces trentenaires en quête de l’âme soeur. La morale de ce conte de fées moderne, c’est qu’on ne voit bien qu’avec les yeux du coeur !