Karl Schuster, dâorigine transylvanienne, est un critique dâart renommĂ© Ă Berlin et Ă Vienne, dont lâinfluence sâĂ©tend aux pays dâEurope centrale. Dans ces rĂ©gions martyrisĂ©es par la guerre, en proie au fanatisme et Ă lâantisĂ©mitisme nazis, oĂč la survie est l’objectif prioritaire des habitants, il connaĂźt deux passions amoureuses. Leur fin violente, consĂ©quence de lâopposition entre Ă©panouissement personnel et dĂ©vouement altruiste, le brisera. Dans un monde oĂč le trafic de chefs-dâoeuvre, dont ceux issus de « l’art dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© », menĂ© par Hitler, Goering et autres pilleurs, Karl tente de sauver l’art au prix d’un pacte parfois douteux…  Dans ce premier roman, l’auteur, quatre-vingt-huit ans, ancien haut fonctionnaire canadien, parcourt une partie de l’histoire du XXe siĂšcle, en s’appuyant sur une abondante documentation. Il construit un rĂ©cit oĂč se croisent personnages rĂ©els et fictifs, des personnages auxquels la grande sensibilitĂ© du narrateur donne chair et vie. La lecture s’avĂšre, certes, difficile en raison de la multiplicitĂ© des intervenants et des Ă©vĂ©nements souvent chaotiques, et demande culture et concentration. Cependant cette « dette envers le passĂ© » dont le romancier souhaite s’acquitter, reste un « tĂ©moignage » sur certaines heures sombres de l’Europe et un hommage Ă l’art sous toutes ses formes. (M.Ba. et A.-M.D.)
Les tilleuls de Berlin
OCTEAU Jean