Lobo est un troubadour des temps modernes. Le Roi, sensible au talent du jeune artiste, l’arrache à la précarité de son quotidien et lui ouvre les portes de son palais…
Yuri Herrera, né en 1970, est considéré comme l’un des auteurs mexicains les plus prometteurs de sa génération. La qualité exceptionnelle de cet opuscule réside dans la délicatesse d’une prose ciselée, poétique comme les « corridos », les chants que son héros, l’Artiste, façonne instinctivement ; la langue est musicale, rythmée et originale jusque dans la typographie. Ce procédé lui permet de dénoncer de manière percutante l’univers des cartels de la drogue : la cruauté inouie des rois, barons et autres chicanos, qui composent « la cour impitoyable » de ce roman, mais aussi de décrire subtilement la misère absolue, la vulnérabilité, la grâce parfois, des habitants de la zone frontalière Mexique-États-Unis, plaque stratégique pour les narco-trafiquants. Comme dans une parabole la morale, cette fois, triomphera.