Bobino, le chien de Némo, s’est fait écraser par une voiture. Némo raconte : l’incrédulité, le chagrin, la colère, quand son père lui apprend ce qui s’est passé. Très vite, ses copains, Najid, Gaspard et Morgane sont au courant. Tous émus aux larmes, tous. Et leur décision est vite prise : ils vont l’enterrer. Pas si facile…
Ce court roman dont les dialogues et les réflexions sonnent juste rappelle que la perte d’un animal familier est souvent, à 10 ans, une « première », que l’appréhension de la mort passe par là, rendue supportable par le rituel de l’enterrement, quel qu’il soit, réinventé par les intéressés, chacun mettant en avant son expérience. Un sujet grave traité avec intelligence, le récit émaillé d’incidents drôles voire burlesques qui font diversion. Comment exprime-t-on son émotion quand on est enfant ? Par des pirouettes, des blagues qui frôlent le scatologique de gamin, en se moquant les uns des autres, etc. Le roman échappe ainsi au pathos et c’est tant mieux. Les adultes, autour des enfants, interviennent peu leur laissant la gestion d’un chagrin partagé qui n’en est que plus touchant. Un roman sensible et pudique. (C.B. et K.C.)