Caracas est une ville en proie à une guerre civile larvée. Donizetti, fonctionnaire, y travaille pour une officine de renseignements. Pour le mettre à l’épreuve, on l’envoie en Europe livrer de mystérieuses valises… Auteur d’une bévue qui aurait pu lui être fatale, il perd la confiance de ses supérieurs. Manuel, ancien copain de lycée, vient à son secours et tous les deux trament une vengeance qui devrait bouleverser leur vie. Auteur prolifique de nationalité vénézuélienne, Juan Carlos Méndez Guédez parvient, dans ce roman noir mêlant réalité et fiction, à développer simultanément plusieurs thèmes. Le climat suffocant de Caracas où vie et mort violente se côtoient sans cesse ; l’ambiance de fin de règne – celui de Hugo Chavez sans jamais le nommer – où l’état de santé du Président préoccupe tout le monde ; les soubresauts d’un groupuscule dans lequel mafias de tous bords cohabitent avec force règlements de comptes et enlèvements… L’ensemble ressemble à un match dont la victoire se décide aux points ou par KO ! Les deux protagonistes sont attachants et pleins d’humanité. Enfin, cette critique à peine cachée de ce régime communiste inféodé à Cuba est servie par un style littéraire superbe. (L.D. et B.Bo.)
Les valises
MÉNDEZ GUÉDEZ Juan Carlos