Les veilleurs

Au milieu des forêts, dans un bâtiment à l’architecture et aux aménagements techniques stupéfiants, un psychiatre et un policier sont enfermés volontairement avec un tueur fou, condamné à perpétuité. Pour le soigner, pour comprendre, ils écoutent jour après jour le récit de ses rêves, cohérent et suivi, évoquant sa vie nocturne dans un univers parallèle où l’existence devient de plus en plus difficile : le désert s’y étend, un dictateur pousse des troupes sanguinaires à exterminer une partie de la population ainsi que la communauté des intellectuels, écrivains, artistes, savants dont le tueur semble faire partie. Cependant qu’interactions et corrélations troublantes se multiplient entre rêves et réalité, les relations des trois hommes évoluent en un crescendo tragique.

L’aisance de l’auteur, sa démesure, son style créatif modulé en fonction des interlocuteurs attirent aussitôt l’attention, même s’ils entraînent des développements labyrinthiques. L’intrigue, nouée de cent fils, renvoie à notre monde tel qu’il va – pouvoir politique, violence, art, écologie – et à l’homme tel qu’il vit, entre sa réalité et son imaginaire… Vincent Message – vingt-six ans seulement – a beaucoup à dire, et le dit bien. Un premier roman insolite, puissant… épais !