Vincent, trentenaire, journaliste parisien, ambitionne d’écrire mais ne sait que faire de sa vie. Il rencontre deux êtres fascinants. Emmanuel vivote mais est dévoré par un feu intérieur, avec pour ambition de favoriser une vision verticale sur le modèle de la chevalerie française, à l’inverse d’une société plombée par la platitude horizontale. Lia, au charme irrésistible, chante sous la pluie et rêve. Un petit noyau se forme autour d’Emmanuel qui organise quelques sabotages d’événements médiatiques et Vincent file le parfait amour avec la fantasque Lia. Un état de grâce éphémère… Le premier roman de Romaric Sangars, journaliste lui-même, est déroutant et d’un profond pessimisme. Son héros – son alter ego ? – personnifie le désarroi d’une génération qui dénigre nos sociétés matérialistes sans parvenir à vivre un idéal passéiste et assez puéril. Les personnages se complaisent dans des élucubrations intellectuellement stimulantes, mais stériles, et dans la sensation jubilatoire procurée par des actes provocateurs et dérisoires. L’irruption du terrorisme dans leur vie clarifie leur conception de l’héroïsme sans résoudre leurs problèmes existentiels. Elle sonne la fin de leur jeunesse. Le style, teinté d’autodérision, très travaillé, est un peu prétentieux et le propos satirique pas très nouveau. (L.G. et M.-N.P.)
Les verticaux
SANGARS Romaric