Dans les années soixante-dix, ces trois femmes d’Eastwick s’étaient libérées du puritanisme ambiant grâce à la sorcellerie. Remariées, elles avaient quitté la petite ville côtière du Rhode Island. Trente ans ont passé ; elles ont perdu leur conjoint et reprennent contact pour voyager ensemble. Puis Jane et Sukie invitent Alexandra, vivant au Nouveau-Mexique, à les rejoindre pour passer un été à Eastwick. Mais quelques habitants se souviennent encore de leurs sortilèges et se liguent pour les punir. Arriveront-elles à dénouer le mal du passé ?
Dès les premières pages qui font suite aux Sorcières d’Eastwick (NB juillet-août 1986), John Updike nous envoûte par ses longues phrases à la chute imprévisible, par son esprit à la fois bienveillant et décapant, par ses descriptions d’une Amérique ordinaire et par la résurrection magique de ses trois héroïnes bien peu conventionnelles. Avec elles, l’auteur nous entraîne dans des voyages organisés au Canada, en Égypte et en Chine, évoquant moins les destinations que les touristes à la retraite. Avec elles, il explore aussi les contrées du vieillissement, du désir qui s’étiole, des flétrissures inexorables de l’âge et de la maladie. Tout cela avec ironie, tendresse et profondeur. L’ultime roman de John Updike, mort en 2009, est un chef-d’oeuvre d’humour et de sensibilité.