Les vies enchantées : enquête sur le bonheur

Des vies défilent. Pour les raconter, l’auteur se met en scène à la première personne, endosse des rôles multiples dans des scènes courtes et diversifiées. Car, délaissant le roman (J’ai entraîné mon peuple dans cette aventure, NB mai 2015), il enquête, en philosophe, en psychologue, sur l’idée du bonheur. Les témoignages, souvent pleins d’humour, sont classés dans des catégories artificielles aux limites plutôt bien tenues. Le choix de l’écrivain célèbre qui les accompagne convainc moins. Ainsi la paysagiste et Montaigne trouvent leur bonheur dans l’imagination, le voyageur et Aragon le cherchent dans la dispersion, Céline et le cynique en s’opposant, Proust et le croyant subliment le quotidien, le riche et Beauvoir le recentrent, enfin le sensuel et Colette le captent dans l’instant même. Autant d’exemples qui révèlent les moments enchantés de l’existence, quand l’être humain, habité par un sentiment de plénitude infinie, sait qu’il ne le doit qu’à lui-même. Il a appréhendé son bonheur ! (A.C. et C.R.P.)