Octobre 1985. Photographe new-yorkaise, Greta Wells vit à Greenwich Village. Solitaire et dépressive après la mort de son frère jumeau homosexuel et le départ de son compagnon, elle doit subir vingt-cinq séances d’électrochocs. Après chaque traitement, elle se réveille dans l’environnement familial, pas toujours dans les années 1980, parfois à la fin de 1918 ou à l’automne 1941, périodes marquées par les deux guerres mondiales. Consciente, elle assume dans ce passé des versions décalées d’elle-même, comme si les faits s’étaient enchaînés autrement dans des vies parallèles. Andrew Sean Greer (L’histoire d’un mariage, NB mai 2009) use d’un style léger pour ses constats amers sur la xénophobie, l’homophobie et la condition féminine dans la société américaine du XXe siècle. Mais le soin apporté à l’exploitation du déplacement temporel comme procédé narratif rend parfois confuse la façon dont sont abordées ces questions. Une fois surmonté le côté mécanique et un peu superficiel de ce périple aléatoire dans le temps, les dialogues apportent une touche d’humour à ce récit assez banal autour de quelques personnages à New York à trois époques différentes.
Les vies parallèles de Greta Wells
GREER Andrew Sean