Les Vitalabri

GRUMBERG Jean-Claude, BADEL Ronan

Les Vitalabri quittent leur quotidien d’infortune pour un pays où ils seraient aimés. Apatrides, sans papiers, mal-aimés, expulsés, tatoués, le pays qui serait le leur n’est jamais celui dans lequel ils arrivent. L’aîné des enfants a laissé ses livres pour emporter son violon. Quand il se retrouve sans les siens, c’est grâce à son instrument qu’il survit, puis vit et finalement fait carrière. Arrivée elle aussi chez les Quickhome, là-bas, de l’autre côté de l’Atlantique, où tant et tant émigrèrent, le reste de sa famille n’a pas cette chance, elle n’a même pas de chance du tout ! Bien des années après pourtant l’incroyable se produit.

 

 

Ils pourraient être Tziganes, Roms, Juifs ou… ils sont le symbole des persécutés et des minorités de tous les temps, victimes de leurs particularités physiques, religieuses, culturelles ou… L’auteur s’adresse directement au lecteur, rien n’est nommé mais tout est dit. Entre album et roman graphique, le mélange de dialogues en ricochets et de longues phrases en circonvolutions alambiquées rend le texte particulièrement savoureux mais un peu difficile d’accès. Les illustrations tantôt fusain, tantôt aquarelle, sont plus enfantines et parlantes. Il y a de la mélancolie, de l’humour, et de la tournure yiddish là-dedans et cette musicalité n’est pas pour nous déplaire. Lu à haute voix, le texte doit être encore plus enveloppant.