Patxi regagne sa ville natale de Saint-Sébastien après de longues études parisiennes. Il retrouve avec joie sa compagne, envisage d’écrire un roman en basque. La rencontre inopinée d’un camarade hagard et dépressif, Matxi, le bouleverse. Il accepte de l’accompagner sur le lieu aimé de leurs vacances adolescentes au nord de leur patrie. Des événements effrayants les incitent à remonter le temps en rencontrant le père Larre, curé du village et ami du père défunt de Matxi. Ils vont graduellement élucider les circonstances de ce décès sur fond de nationalisme et de répression du terrorisme basque.
Eugène Green, cinéaste et romancier (L’inconstance des démons, NB octobre 2015), présente un narrateur épris de sa nation et de sa langue et qui souffre de la non-reconnaissance de son pays et de la « fausse frontière » séparant la France de l’Espagne. Rivalités cruelles, vengeance participent à une atmosphère oppressante et surnaturelle. Parsemé de noms basques désignant des localités connues et de quelques mots français déroutants et précieux, le récit sombre, brodé de fantastique, est un peu éclairé par les descriptions de l’amitié et par la personnalité bienveillante du religieux. Une narration très classique, au rythme lent, qui sent le bon élève cultivé. (S.La. et A.Le.)