La Table des Arts. Derrière ce nom évocateur, un troquet défraîchi du quartier latin tenu par Virgile. Depuis l’ouverture du café il y a quarante ans, M. Jaume suit le même rituel : il arrive en fin d’après-midi, sirote son café crème et, sans prononcer une parole, fume cigarette sur cigarette. Ce soir-là, alors que la neige tombe sur Paris, M. Jaume, sur qui le temps semble glisser, est pris d’un malaise. Virgile, d’ordinaire peu réceptif aux confidences, s’assied aux côtés de son étrange client qui déroule le fil d’une captivante histoire qui commence en 1702. Dans ce récit foisonnant non dénué d’une certaine fraîcheur, trois siècles sont évoqués à travers l’incroyable vie de son héros – immortel. De Marseille à l’Afrique, de l’Amérique au pôle Nord, de Cayenne au Portugal, du Brésil à Paris, les aventures incroyables s’enchaînent comme dans un conte merveilleux. Le vieux bistro, cadre de l’échange, est bien restitué et les personnages secondaires qui interrompent le duo, farfelus à souhait. L’auteur, épris de surréalisme (Saudade, NB juillet-août 2014), se fait philosophe et propose une réflexion légère sur le voyage et le temps. L’ensemble, un peu répétitif, n’est pas désagréable. (A.-C.C.M. et A.Le.)
Les voyages de sable
DELFINO Jean-Paul