Ă quelques jours des grandes vacances, Charlie est toujours enfermĂ© dans sa douleur. Il a vĂ©cu en direct la mort de son pĂšre, son hĂ©ros. La perspective de passer lâĂ©tĂ© chez ses grands-parents est loin de lâemballer. Taciturne au dĂ©but, il sort peu Ă peu de son mutisme grĂące Ă une grand-mĂšre aimante et un grand pĂšre plein dâĂ©nergie qui lâoblige Ă travailler au jardin, lâemmĂšne faire de grandes promenades dans la nature et lui propose de lâaccompagner au Centre de loisirs oĂč il est bĂ©nĂ©vole. Sa cousine, elle, lâencourage Ă se joindre Ă une partie de basket ; lâadolescent reprend goĂ»t au sport quâil aimait tant.
 Tout en pouvant se lire sĂ©parĂ©ment, ce titre fait suite Ă FrĂšres (Livre du mois, mars 2018) qui avait surpris et sĂ©duit par un texte slamĂ© qui rendait sonore le rythme des Ă©vĂ©nements. Lâauteur tente de retrouver la mĂȘme veine, avec moins de rĂ©ussite, la torpeur de lâadolescent se prĂȘtant peu au rythme syncopĂ© du slam, en dehors de quelques dialogues aux rĂ©pliques brĂšves. Le livre est un beau roman dâapprentissage qui voit un adolescent sortir de sa coquille et prendre en compte la souffrance de lâautre. Son grand-pĂšre a perdu un fils. Son Ă©motion, visible un matin, libĂšre les larmes retenues. (A.-M.R. et C.B.)