Les yeux ailleurs (Le siècle des grandes aventures ; 4)

1940. L’ingénieur Lauritz Lauritzen supervise la construction d’un pont aux environs de Stockholm et regagne régulièrement la demeure familiale dans la campagne suédoise. D’origine norvégienne, il a toujours admiré l’Allemagne où la famille a conservé d’énormes intérêts financiers et il souhaite sa victoire. Pris entre son fils aîné, officier SS, et une de ses filles, engagée dans la résistance norvégienne, il n’ose afficher ouvertement ses opinions, mais la guerre va apporter désillusions et catastrophes.  Dans le quatrième volume du Siècle des grandes aventures (Entre rouge et noir, NB décembre 2015), on retrouve les trois frères norvégiens et leurs familles secouées de drames intimes et de dissensions internes liés à l’évolution de la guerre et à leurs désirs divergents quant à son issue. Une analyse historique intéressante met en évidence les conflits qu’ont dû affronter les pays scandinaves pendant cette période. Elle soutient un portrait émouvant et empathique de l’aîné des frères qui voit s’écrouler le monde qu’il a connu. Confronté aux pires épreuves, il garde générosité et largeur d’esprit malgré une religiosité contraignante. La nature omniprésente, la lumière et l’eau, servent de toile de fond à cette saga familiale très scandinave. (B.D. et A.Be.)