Maître Otonashi peint inlassablement la montagne. Son jeune disciple Mirzu suit chacun de ses gestes, ne se lassant pas d’apprendre à ses côtés. Il s’applique à reproduire, en cachette, des peintures inspirées de l’oeuvre de son maître. Quand celui-ci annonce au jeune garçon qu’il ne voit plus assez, et que l’heure est maintenant venue de lui succéder, Mirzu décide de remplacer les oeuvres de plus en plus sombres du vieil homme par les siennes, afin de préserver l’honneur et la renommée de son maître. Hymne à la sagesse, ce conte est empreint de reconnaissance et d’une tendresse pudique, aussi délicate que le pinceau qui effleure la toile. Nulle trahison de part et d’autre, mais un profond respect mutuel : pour l’un, le souhait de s’effacer pour laisser s’épanouir le jeune talent, pour l’autre, la volonté de ne pas ternir l’image d’un génie qui s’estompe. Par un trait gracieux aux tons pastel, l’illustratrice contribue à la quiétude des paysages. Les visiteurs assistent à l’essor du jeune prodige, tel l’envol d’une grue. (M.-C.D.)
Les yeux d’Otonashi
WLODARCZYK Isabelle, POLIAKOVA Sacha