Pourquoi ferment-ils les yeux ? Carl se concentre quand il fait sa gymnastique et pense à ce qu’il fera dans la journée. Léo a des jeux de construction qu’il sait exécuter les yeux fermés. Akil goûte avec courage un mets dont il est sûr qu’il ne l’aimera pas. Le chat Moustapha, la nuit, garde les yeux fermés pour qu’on ne le voie pas car ses pupilles brillent. Salimata fouille dans ses souvenirs. Adam dans la neige d’hiver a moins froid. Sora respire mieux l’odeur des roches. Géraldine Alibeu a conçu ce livre comme un poème ; elle a cousu à la machine les visages, les vêtements et les objets, les décors, les arbres qu’elle évoque dans le texte, tous en tissu. Son idée, insister sur les sensations, sur l’attention et l’intériorité, est originale mais difficile à raconter. C’est plus facile à faire ressentir. Les exemples, bien choisis, sont convaincants. À feuilleter ce livre on finit par avoir envie de fermer les yeux pour ressembler à ces personnages qui semblent si paisibles. (A.D.)
Les yeux fermés
ALIBEU Géraldine