Frederik et Mia, la quarantaine, enseignants danois appréciés, vivent avec leur fils adolescent dans une belle maison à Farum. Lui, d’une intelligence exceptionnelle, est directeur d’un établissement privé renommé. C’est une famille heureuse, lorsque le drame éclate : Frederik souffre d’une tumeur bénigne du lobe frontal qui modifie profondément son comportement. Vont-ils pouvoir surmonter l’épreuve ? L’histoire de ce couple pris dans un désastre médical, financier et social est prenante. La narratrice, Mia, obligée de soutenir son mari, d’apaiser son fils et de s’adapter à la situation, souvent agaçante avec sa rigidité et ses interrogations trop répétitives, reste fragile et émouvante. Mais derrière la fiction, Christian Jungersen, connu pour ses romans psychologiques (L’Exception, NB janvier 2007), tente un plaidoyer pour une meilleure reconnaissance des troubles liés aux anomalies neurologiques, ici les dysfonctionnements du lobe frontal, quelle qu’en soit la cause. Le caractère, les agissements des individus victimes de telles atteintes peuvent être totalement modifiés : cela s’explique et donc se pardonne. Ce livre un peu schématique et ses intercalaires plus techniques se lisent aisément. Ils font réfléchir sur les progrès de la neuroscience et leurs implications philosophiques et juridiques sur déterminisme, libre arbitre et responsabilité. C’est passionnant et angoissant.
Lésions dangereuses
JUNGERSEN Christian