1938. Kanki, militaire blessĂ©, devient gardien de phare sur la minuscule Ăźle chinoise de Quingdao, occupĂ©e par les Japonais dĂšs 1937. MariĂ© Ă Keiko, il prĂ©nomme leur fils Tateru , « construire » en japonais. Lâenfant vit intimement avec la nature et se passionne surtout pour les vents dont il connaĂźt ou invente les noms. Il se lie d’amitiĂ© avec Ryu dont le pĂšre, jeune veuf, est photographe. Leurs vies basculent totalement quand le Japon capitule. SĂ©parĂ© de son pĂšre, Ryu embarque avec Tateru pour un retour Ă Tokyo dans un pays dĂ©vastĂ© oĂč la vie sâannonce difficile.   François Simon, plus connu pour ses critiques gastronomiques (Pique-assiette : la fin d’une gastronomie française, NB janvier 2009) nous offre un roman trĂšs poĂ©tique. Certes, il Ă©voque une sombre pĂ©riode de l’histoire : conflit entre la Chine et le Japon, Seconde guerre mondiale, destruction quasi-totale de Tokyo et sa reconstruction rapidement chaotique. Mais il dĂ©cortique surtout les liens indestructibles dâune amitiĂ© entre deux adolescents qui affrontent la duretĂ© de la vie. Beaucoup de prĂ©cisions Ă©rudites sur l’Empire du soleil levant ajoutent un rĂ©el charme Ă l’Ă©criture souvent savoureuse. Dommage que l’ensemble laisse un sentiment d’inabouti. Cependant lâauteur semble envisager une suite⊠(M.-C.C.-M. et M.-C.A.)
L’esprit des vents
SIMON François