L’été de la vie

COETZEE J.M.

J.M. Coetzee, prix Nobel de Littérature en 2003, imagine qu’après sa mort un biographe interviewe quelques personnages – principalement des femmes – qui ont croisé sa vie dans les années 1970/1980, époque où il a entre trente et quarante ans et où il vit chichement en Afrique du Sud, seul avec son père. Julia, l’épouse adultère ; Margot, une cousine dont il était amoureux enfant ; Adriana, la belle Brésilienne ; Sophie, une universitaire française ; Martin, un collègue enseignant. Ceux-ci se remémorent tour à tour un segment de leur propre vie partagé avec l’auteur composant peu à peu le portrait d’un homme falot, « sans flamme ni grâce », loin de l’écrivain auteur de romans universellement traduits.

 

Jeu de miroirs fidèles ou succession de miroirs déformants, cette autobiographie fictive, qui prolonge Vers l’âge d’homme (NB septembre 2003), est une combinaison complexe de points de vue formant autant d’histoires, elles-mêmes prétexte à décrire aussi la société afrikaner. Mais à ce jeu trop habile et morbide (que cherche JM Coetzee en se dénigrant systématiquement ?), le lecteur se perd. Le recours à la méthode des questions-réponses du biographe casse davantage encore un rythme déjà affaibli par la médiocrité voulue de cet autoportrait.