En 1980, à Bonn, pourquoi Nicky, diplomate anglais, s’est-il, semble-t-il, défénestré après un voyage à Berlin-Est ? Letty, son épouse, se réfugie avec ses enfants dans la maison familiale des Hébrides. Prostrée, elle néglige sa progéniture. L’aînée se console dans les bras compatissants d’Aziz tandis que la seconde trouve un exutoire à sa peine dans un état de colère démesuré, particulièrement agressif et méchant envers son petit frère, sensible et attachant, qui vit dans un monde imaginaire, persuadé que son père est seulement « perdu » et qu’il reviendra bientôt comme il le lui a promis. Aussi, quand il apprend qu’un ours apprivoisé s’est échappé dans la campagne, il est sûr que cet animal – animal qu’il affectionne particulièrement – va l’aider à retrouver son père. Ce roman onirique et également policier est le premier ouvrage traduit en français de Bella Pollen. Elle analyse les réactions d’une mère et ses enfants devant ce drame inexpliqué. Les non-dits n’aident pas la famille à faire son deuil. L’auteur campe bien la vie des îliens rustres dans un pays très pauvre si éloigné de la civilisation moderne. Le suspense est maintenu jusqu’à la fin. Reste à savoir si suspense et onirisme font bon ménage.
L’Été de l’ours
POLLEN Bella