Ce n’est pas facile d’avoir quinze ans, une soeur aînée brillante qui mène joyeuse vie… et de traîner un mal de vivre pleurnichard que les parents – divorcés – balaient d’un revers de main agacé. Gaël croit toucher le fond quand les vacances, cette été-là, c’est Blois où vit son père, et un emploi de saisonnier au château dont sa belle-mère est conservatrice ! Mais la vie, même là, réserve des surprises.
La bonne surprise, pour le lecteur, c’est le tableau plein d’humour de la vie de château, version tourisme et gestion du patrimoine, agrémenté d’une série de petits portraits, pris sur le vif, moqueurs sans méchanceté. Tendresse et émotion guident cette chronique quotidienne où sont gentiment moqués les états d’âme du héros. Car les adultes sont là, dans leur vrai rôle d’encadrement, ce qui n’est pas si fréquent en littérature jeunesse. Mais la véritable audace de ce roman est d’inclure, en miroir, la biographie de Villon : mal-aimé, mal dans sa peau, comme tant d’autres Gaël ou François ! Est-ce bien crédible ? Pari risqué. (C.B. et A.D.)