Dans une île quasi inhabitée du grand nord norvégien, une artiste peintre renommée, séparée de son mari, vit avec sa fille Liv. Celle-ci, en fin de scolarité, vit sans objectif précis, dépeint les splendeurs de l’environnement arctique et s’épanche sur les événements écoulés pendant un été : noyades inexpliquées, disparitions fantasmagoriques, rencontres sentimentales inabouties. L’existence se déroule, entre réalité quotidienne et souvenir d’un lointain passé où règnent trolls, sirènes et la « huldra », créature énigmatique et surnaturelle, personnalisée par la ravissante Maïa au rôle équivoque et déconcertant. Thriller ? Peinture géographique ? Analyse psychologique ? Écrivain fécond, John Burnside reprend des caractéristiques marquantes de ses précédents ouvrages (Les empreintes du diable, NB février 2008, Un mensonge sur mon père, NB février 2009). En de très longues phrases où abondent de multiples détails, il apporte des nuances méticuleuses aux réflexions et descriptions du récit. Chaque terme est décortiqué de façon pointilleuse qui frise la contradiction et l’illusion. Les nombreuses introspections qui justifient les agissements ou les silences des personnages alourdissent la lecture, mais donnent à l’ensemble un côté poétique où l’intrication du réel et des rêves n’est pas sans charme.
L’été des noyés
BURNSIDE John