Elle nous avait saisis et émerveillés avec son premier roman Le nageur (Livre du Mois, NB mars 2004). Cette fois-ci, Zsuzsa Bánk se lance avec succès dans l’art de la nouvelle, une douzaine, d’une grande beauté, pour certaines sur le thème de l’exil, des retrouvailles et de la perte, des liens qui se nouent et se dénouent. Une famille de l’Est retrouve Anna, une parente réfugiée autrefois à l’Ouest, revenue faire une conférence dans sa ville. Carola rend visite à Becky, son amie d’enfance, qu’elle découvre figée dans la neige canadienne et dans les relations avec son mari. Larry, un doux géant new-yorkais est abandonné par son ami. Deux femmes se retrouvent face à la mort de l’homme qu’elles aiment. Dans ces esquisses les personnages sont attachants. Les moments de bonheur et les amitiés d’enfance sont fugitifs, la tension monte avec force mais avec également beaucoup de pudeur. L’écriture touche au plus profond dans une grande économie de moyens et le tragique de la vie est racheté par la poésie et la tendresse. Cette symphonie des adieux laisse penser que Zsuzsa Bánk a encore beaucoup à dire.
L’été le plus chaud
BÁNK Zsuzsa