L’éternité de l’instant

VALDÉS Zoé

Zoé Valdés, née à Cuba d’une mère irlandaise, évoque l’odyssée de son grand-père et de ses arrière-grands-parents chinois. L’arrière-grand-père, célèbre chanteur d’opéra traditionnel, rejeté par la Chine nouvelle, quitte sa famille tombée dans la misère et part à Cuba. Comme il ne donne plus signe de vie, son fils Mo Ying part à sa recherche. Au Mexique, ce dernier prend le nom de Maximiliano Megia, épouse une actrice qui l’abandonne, le laissant seul avec cinq enfants. De désespoir, il ne parlera plus pendant soixante ans, mais s’attachera à sa fille, future mère de Zoé.  L’auteure, elle-même en exil en France depuis plus de dix ans, retrouve les thèmes qui l’obsèdent : la nostalgie du pays de l’enfance, la perte des souvenirs et des racines. Dans cette chronique familiale embrouillée, réinventée et magnifiée à la manière d’une saga mythologique, elle mêle souvenirs et fiction mais peine à nous émouvoir, malgré les nombreux passages d’une incontestable poésie. Elle fait regretter la façon plus personnelle et sentie dont elle a su, en d’autres occasions, parler de Cuba (Le pied de mon père, NB octobre 2000).