Couverture et illustrations gris pâle, souligné de noir et de blanc, sont en accord avec l’histoire de Nobody qui vit dans un cimetière. Le Jack a tué tous les siens, lui seul a survécu en gagnant la colline, assez petit pour franchir les grilles du cimetière, solidement fermées. Les morts l’ont protégé du tueur. C’est une enfance heureuse qui se déroule, entre des parents adoptifs aimants et Silas, chargé de son éducation. Comme Sophie, il n’est pas un enfant modèle, comme les héros des contes de fées il désobéit, passe la mesure et pousse la mauvaise porte. Ce roman d’apprentissage au décor inattendu est raconté avec humour, d’un ton léger. Bod apprend à lire en déchiffrant les pierres tombales, chaque habitant du cimetière est nommé avec son inscription funéraire, pompeuse, dérisoire ou mélancolique. Petit peuple étonnament vivant où se rencontrent un centurion romain, des boutiquiers et des hobereaux du temps jadis et une sorcière. Même les créatures fantastiques sont plus ridicules qu’effrayantes. Mais Bod grandit et il devra partir retrouver les siens, les vivants, comme Mowgli auquel se réfère l’auteur dans sa postface. Le suspense est entretenu par le mystère qui entoure le personnage du Jack, dont les apparitions brèves scandent le récit des épreuves et découvertes dans ce roman au personnage attachant. Dès 11 ans.
L’étrange vie de Nobody Owens
GAIMAN Neil