1868. Blonde quitte Arras pour accompagner à Saint-Pétersbourg son père, négociant en soie, qui rejoint sa seconde épouse, une Russe. Blonde intègre un pensionnat réputé et suit les cours de musique de Rimski-Korsakov. Un bel officier la courtise mais elle tombe amoureuse d’un artisan-musicien. Victime d’un ignoble chantage qui touche ses parents rattrapés par leur passé de conspirateurs, elle devient la proie d’un membre de la police secrète.
La narration des tribulations rocambolesques de Blonde révèle une certaine incohérence. L’aspect historique du roman offre davantage d’intérêt. Après le Nord (cf. Le silence du maître drapier, NB juillet 2002), voici l’auteure fascinée par la Russie d’Alexandre II, le tsar qui a aboli le servage (1861). Elle évoque à la fois les réceptions fastueuses des aristocrates, les traditions villageoises des moujiks et même les bas-fonds de Moscou. La vie culturelle russe, musique, littérature, théâtre, était particulièrement vivante à cette époque. Le lecteur ressent la passion d’Annie Degroote pour cette Russie de légende.