Il nous immerge dans une évocation très personnelle du massacre du Bataclan le 13 novembre 2015. Pour appréhender l’horreur, il fait appel à ses souvenirs de violence vécue ou imaginée, à des combats d’enfants allant jusqu’à la mort simulée et aux contes les plus cruels comme Barbe-bleue. Il interpelle le terroriste survivant Salah Abdeslam, son contemporain, et tente de comprendre ses motivations : ils auraient pu fraterniser lors de moments forts comme la victoire de la France au championnat du monde de 1998. Ce premier roman, sensible, court et dense, est peuplé d’images riches, d’événements passés mis en résonance avec le présent comme pour l’illustrer et tenir à distance le pathos. Réflexion et imaginaire s’entremêlent habilement. Par une démarche aussi originale dans le fond que dans la forme, l’auteur, à la recherche d’une histoire visuelle, fait affluer les images pour illustrer son propos. Les six chapitres s’achèvent chacun sur un cliché noir et blanc. Le cahier photographique final, composé de dix-huit vues progressivement zoomées, s’arrête sur un envol d’espoir permettant de vivre après la tragédie. Le style, tour à tour réaliste, baroque ou poétique, se met au service d’un livre inclassable. (J.D. et M.S.-A.)
L’étreinte
GENOUDET Adrien