À Metz, en 1040, de retour de son troisième pèlerinage en Terre sainte, Foulques III, le comte d’Anjou, mourant, dicte à un jeune scribe une lettre à son épouse Elisabeth de Vendôme, morte des années auparavant dans des circonstances troublantes, pour implorer son pardon. La naissance d’une fille au lieu de l’héritier tant espéré l’avait rendu furieux et il l’avait accusée d’adultère. Roger Bichelberger est un auteur prolifique (Noël était venu sans rien dire à personne : nouvelles et novellas, NB janvier-février 2015). Il situe son récit au Moyen Âge où les seigneurs féodaux se livrent des guerres sans pitié pour agrandir ou conserver leurs domaines. Il met en scène le comte d’Anjou, personnage à la personnalité complexe, d’une extrême cruauté, pris entre des accès de violence, sa foi et sa crainte de Dieu. Rongé par le remords, il fait construire des abbayes et se rend à Jérusalem. Dans cette ultime confession, sans doute sincère, l’auteur insiste sur la rémission des péchés. Un plaidoyer en faveur de l’absolution, inspiré par la crainte de ce qui advient après la mort. (B.D. et A.-M.D.)
Lettre à une trop jeune morte
BICHELBERGER Roger