Lettres à plumes et à poils

Quand les animaux se lancent dans la forme épistolaire, ils peuvent, comme les humains, adopter divers tons, du plus ampoulé au plus populaire. Le renard flatte Madame la poule, car il trouve sa fille « appétissante » à croquer, et pour obtenir sa patte, il s’y entend à user de malice tout en écrivant dans le meilleur des styles. La plume de la fourmi ouvrière a des accents gouailleurs, et quand elle rêve de farniente, elle en a des fourmis dans les jambes. Le cochon d’Inde, quant à lui, s’adresse à un académicien chargé du dictionnaire, suggérant de remplacer son nom désagréable par « doudou d’Inde »…Écrites dans des styles variés, les cinq correspondances proposées sont riches en tournures, vocabulaire, expressions imagées adéquates (le coq fait allusion au jour où les poules auront des dents, etc.). Les illustrations au trait, fines et expressives, campent les animaux anthropomorphisés avec beaucoup d’humour, à l’image du texte qui parodie les humains ou les travers de la société. Un régal, pour bons lecteurs.