Lettres béninoises

2040. Le directeur du FMI, béninois, en mission à Paris pour un ultime sauvetage de la France, décrit à sa famille une situation désastreuse : c’est la banqueroute et le chaos. Hommes et capitaux ont fui à l’étranger, le chômage atteint 25% de la population active, l’Europe a sombré. Le personnel politique est incapable ou prédateur. Tout part à vau-l’eau : éducation, santé, justice, sécurité… Seul subsiste un îlot de prospérité et de cohésion sociale en Rhône-Alpes. Nicolas Baverez, économiste (Raymond Aron, NB février 1994) et journaliste de renom, célèbre « décliniste », construit, à partir de tendances réelles, une vision apocalyptique, ironisant sur l’impéritie étatique dont il dénonce une fois encore l’intervention excessive. Prenant exemple sur Londres ou Berlin florissants, reconstruisant une géopolitique de fiction, il souligne que trop peu de Français de valeur résistent à l’effondrement et donne des exemples idéalisés de gestion libérale. Certes, le déni des réalités promet à la France des lendemains difficiles, mais ici le trait est nettement plus forcé que dans les Lettres persanes. Cette fable virulente, voire terrifiante, parfois drôle, toujours polémique, peut sembler prémonitoire ou outrancière. À chacun de choisir selon sa sensibilité.