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À l’idée communément répandue que le projet d’intégration européenne est menacé par un déficit démocratique et le désenchantement des opinions publiques, ce journaliste oppose une analyse contraire : c’est une overdose de la pire démocratie, celle qui privilégie et empile les intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général, qui mène à sa perte la construction européenne. Jusqu’aux années 1990, celle-ci a été portée par une petite élite habitée par une vision à long terme. Cette “pipolisation” de la politique se retrouve aussi bien dans les attaques erronées contre la directive Bolkestein ou l’Euro cher que dans la défense absurde de la PAC (Politique Agricole Commune) inefficace et coûteuse comme le “modèle social français”.
Le démarrage de cet essai aux accents « tocquevilliens » laisse espérer des développements séduisants, mais, même si l’on en apprend de belles, le style technocrate et bureaucrate reprend assez vite le dessus, nuisant à la clarté de la démonstration.