L’Exception

C’est le soir de la Saint-Sylvestre que Flóki, un verre de champagne à la main, révèle à sa femme, Maria, qu’il la quitte pour un homme, après deux enfants et onze années de mariage. Par chance, la voisine de l’entresol est conseillère conjugale. Naine, écrivain à ses heures, toujours en quête de matériau d’écriture, elle prête à Maria une oreille aussi professionnelle qu’intéressée. « Il faut du courage pour changer de vie. » C’est ce qu’illustre ce livre où la situation tragiquement banale du couple sert de prétexte aux souvenirs et aux considérations sur certaines difficultés de l’existence : être nain, comme être parent ; refouler son homosexualité, comme grandir sans connaître son père biologique. Le ton est léger et dédramatise un propos qui gagne en profondeur au fil des pages. De jolies descriptions botaniques et ornithologiques et un humour toujours en embuscade dans les discours pseudo-analytiques de la voisine agrémentent le sujet. Si le lecteur ne s’implique pas vraiment, il se laisse charmer, à l’image de L’Embellie (NB décembre 2012), par ce roman à l’écriture soignée, oscillant entre douceur et naïveté.